Les multiples dimensions de la compréhension en lecture
La compréhension de textes constitue une des compétences essentielles visées dans le programme de formation de l’école québécoise. Cette habileté est également une incontournable pour développer pleinement son autonomie comme citoyen. Grand nombre d’apprenants présente des difficultés en compréhension de lecture. Les enseignants et les intervenants qui accompagnent ces jeunes déploient beaucoup d’efforts pour les soutenir. Afin de mieux cibler l’aide à apporter, les intervenants doivent décortiquer les sources possibles des difficultés observées. Mieux comprendre ces éléments permet de mieux intervenir. D’abord, des facteurs externes aux apprenants peuvent influencer leur compréhension: le texte à lire ainsi que le contexte. De plus, la complexité du langage contenu dans les textes peut aussi expliquer certaines difficultés. Le vocabulaire, les phrases et les inférences auront un impact important sur la compréhension. Finalement, des facteurs propres aux apprenants doivent être considérés. Leurs expériences de vie et habiletés cognitives influencent leurs habiletés de lecture.
Analyser le texte proposé en compréhension de lecture
Pour bien planifier son accompagnement, l’intervenant détermine les éléments contextuels qui influencent le niveau de difficulté en lecture. D’une part, cette analyse permet de sélectionner un texte approprié selon la situation. D’une autre part, cela permet de déterminer l’aide et les interventions à mettre en place pour faciliter l’accès au contenu. L’intervenant ou l’enseignant doit porter attention à plusieurs éléments concernant le texte proposé. D’abord, le visuel et la longueur du texte doivent être considérés. Aussi, le niveau de difficulté concernant l’identification des mots à lire constitue une dimension importante à analyser. Ensuite, l’intervenant détermine si le sujet abordé ainsi que la structure du texte faciliteront l’accessibilité au contenu. Finalement, l’intervenant doit analyser le niveau de langage utilisé. Concernant le langage, plusieurs aspects sont à considérer. L’abstraction du vocabulaire, la présence de marqueurs de relation dans des phrases complexes et les types d’inférences doivent être analysées.
Analyser les défis occasionnés par la tâche proposée en compréhension de textes
Le moyen choisi pour mesurer la compréhension en lecture a un impact important sur la performance des jeunes. En classe, des questions sont souvent posées pour mesurer la compréhension de textes. J’observe que des jeunes comprennent bien le contenu d’un texte, mais ne répondent pas adéquatement aux questions. Parmi eux, certains me confirment qu’ils ne savent pas quelle réponse fournir. D’autres ne parviennent pas à formuler ou préciser leurs idées. À l’opposé, certains apprenants ne comprennent pas un texte, mais ils obtiennent une note de passage. Ces constats m’ont amené à diriger mes interventions selon le besoin des jeunes. Avec certains, je travaille la construction du sens du texte et la représentation du contenu du texte. Cette construction se développe, se raffine et se confronte avec ses connaissances, expériences, perspectives personnelles et relectures. Avec d’autres, je vise la compréhension des questions et la capacité à répondre aux attentes des enseignants.
Évaluer les caractéristiques d’un apprenant en compréhension de textes
Des difficultés en compréhension peuvent être spécifiques à certains apprenants. Un jeune qui a peu de connaissances ou d’expériences avec le sujet abordé pourrait avoir plus de difficulté. Le même principe s’applique concernant le type de textes présentés. Si un type de texte est moins familier pour l’apprenant, la compréhension pourra être plus difficile. De plus, un jeune qui comprend difficilement le vocabulaire, les phrases complexes ou les inférences aura plus de difficulté. De plus, d’autres caractéristiques spécifiques pourraient entrainer davantage de difficulté en compréhension de lecture. Par exemple, le manque d’automatisation de l’identification de mots écrits limite le traitement de l’information. De plus, des difficultés de mémoire verbale, d’attention et de concentration peuvent limiter la rétention d’informations lues. L’accumulation de ces difficultés peut affecter plusieurs compétences souvent évaluées. La capacité à se représenter globalement le texte, à retenir les informations détaillées ou à effectuer des inférences peut être affectée.
Ajuster les défis liés au texte en compréhension de textes en ajustant le texte
Modifier des aspects visuels peut faciliter la lecture de tous les apprenants. Un espacement entre les lignes de 1.5, des polices lisibles de 12 ou 14 points allègent la lecture. De plus, des lignes non justifiées à droite facilitent la lecture, car cela facilite le suivi des lignes. Les différents éléments d’un texte qui sont analysés doivent être mis en relation. Par exemple, si un texte long est proposé, il sera important de considérer la complexité du langage. L’intervenant peut alors choisir entre deux options. Il peut rendre le langage plus accessible en le vulgarisant ou il peut choisir un niveau de langage plus accessible. Si un sujet moins familier est présenté, il est préférable d’utiliser une structure de textes plus typique. L’intervenant peut donc choisir les textes pour réduire les défis qui nuisent à la compréhension des apprenants. Sinon, il peut faire des interventions ou sélectionner des mesures d’aide.
Réduire les défis en compréhension de textes en facilitant le traitement du vocabulaire
Analyser le langage complexe est une étape importante qui permet de mieux évaluer les défis en compréhension de textes. Le vocabulaire peut être plus facile ou plus complexe à comprendre et traiter. Par exemple, les noms communs associés à des représentations imagées sont plus faciles à comprendre. « Un bébé » est plus facile à imager que « la liberté » ou « la croyance ». Les verbes d’action, comme « manger », sont généralement plus faciles à se représenter que « considérer ou prédire ». De plus, plusieurs mots sont polysémiques, car ils possèdent plusieurs sens qui varient selon le contexte. Par exemple, « multiplier 4×3 » n’a pas le même sens que « multiplier les échecs ». Finalement, certaines expressions sont très souvent présentes et peuvent entrainer des défis particuliers. Par exemple, « Marc raconte des salades » signifient « raconter de fausses histoires ». L’intervenant doit donc pouvoir être à l’affût de ces termes et du contexte dans lequel ils sont utilisés.
Réduire les défis en compréhension de textes en facilitant le traitement des phrases complexes
La complexité des phrases est une autre dimension à considérer. Dans les phrases simples, certains défis sont parfois présents. Par exemple, l’utilisation de pronoms compléments (ex. Marc le lui donne.) ou de certaines marques grammaticales (Ils jouent. Il joue.) peuvent limiter la compréhension. De plus, certains marqueurs de relation comme « tandis que, sauf, bien que » peuvent entrainer des défis en compréhension. De cette façon, l’intervenant qui analyse les défis langagiers peut prendre des décisions selon ses objectifs. Par exemple, la lecture d’un texte peut être exploitée pour développer la compréhension du vocabulaire et de phrases. L’intervenant peut développer différents moyens et stratégies pour les rendre accessibles. Par exemple, fournir des définitions et explications accessibles et utiliser des images et des vidéos sont souvent très utiles. Sinon, alléger les défis langagiers peut grandement aider les apprenants. Par exemple, fournir des synonymes pour le vocabulaire et simplifier les phrases complexes en phrases simples.
Pour approfondir
La complexité du vocabulaire dans les textes : ATELIER 100% PRATIQUE
La complexité des phrases complexes dans les textes : ATELIER 100% PRATIQUE